La fièvre qui touche petits et grands continue à faire des émules , cette fièvre nous fait courir de par les les rues et fait raisonner la vie. Elle ne se guérira que par le feu.
La fièvre carnavalesque se répand.
Nous continuons nos interview sur votre carnaval.

Pour cette nouvelle interview, nous recevons l’une des femmes, les engagée pour la promotion des Outre-mer, Chantal CLEM, responsable du projet Figures de Femmes Totem des outre-mer.

Que représente pour vous le carnaval ? Émotion, tradition, histoire, gastronomie…

C’est principalement pour moi un rendez-vous culturel et traditionnel.Il faut se rappeler qu’au début de l’esclavage, les esclaves n’avaient pas le droit de participer à ces réjouissances carnavalesques. Ils ne pouvaient que regarder au loin, les colons s’amuser lors des réceptions masquées se déroulant dans les habitations. Au fil des années, les esclaves décidèrent d’imiter leurs maîtres en se recevant dans leur quartier et en y intégrant, leur culture (masques, chants, danses, couleurs…) leurs croyances et leurs instruments de musique (tambour, ti-bois, cha-cha…). Bien entendu, ce moment de liberté était accordé par le maître qui acceptait que ses esclaves réalisent des cortèges et défilés musicaux qu’à l’intérieur de la propriété. Jusqu’à l’abolition de l’esclavage, il était interdit aux esclaves de défiler à l’extérieur de la propriété de son maître. Pour moi, cela demeure et est l’avènement le plus populaire qui se préparer toute l’année dans la conscience des antillais. Que ce soit à travers les costumes et les chansons qui sont pour la plupart révélatrice des faits de sociétés et qui disent aussi notre société. Défilés, bals et élections populaires structurent ces différents rendez-vous qui perdurent au fil des temps où la diversité ne forme qu’une unité.

Quel moment du carnaval aimez vous le plus ? (Martinique, Guadeloupe, Guyane) pourquoi ?

Il y a de nombreux moments. Chaque moment est un rendez-vous incroyable qui marque quelque chose ou qui dit quelque chose et qui sont des rendez-vous incontournables. Les jours Gras sont capitaux. le dimanche, c’est la sortie majestueuse du Roi vaval accompagné des groupes, des chars et des parades des groupes à pieds. Le lundi c’est la inversion et la parades des communes le mardi les diablotins, diables et diablesses sont de sortie et enfin la mercredi où l’on accompagne sa Majesté à sa dernière demeure. C’est un cycle avec un début, une fin. Des moments de liesses, de défoulement, puis les pleurs. Nous entrons dans le carême.

Quel regard portez vous sur le carnaval ? (Tradition respectée ? Dérives ? Organisation ?)

Je dois avouer que je n’en ai plus. Je vis à paris depuis si longtemps et en fait, j’ai échappée totalement à cette période de festivités et ce rendez-vous culturel. Les rythmes ne sont pas ici les mêmes à Fort-de France ou en Guadeloupe. Mon regard est plutôt un regard lointain fait de beaux et magnifiques souvenirs de jeunesse

Quel(s) est(sont) pour vous le(s) carnaval(s) le(s) plus festif(s) ?

Je dirai que tous les Carnavals sont festifs car ils s’inscrivent et s’incarnent la dynamique propre à chaque territoire.

Racontez nous un souvenir lié au carnaval ?

Tous mes carnaval sont mes meilleurs souvenirs mais je garde celui de mon enfance du temps où nous faisions les concours de Groupe à Pied et que nous défilions derrières les chars le dimanche gras et que nous montions à la parade du Sud au Vauclin pour représenter notre commune. C’était la belle époque des concours et des groupe à pieds, cela reste mon meilleur souvenir.