La Fondation pour la mémoire de l’esclavage, officiellement créée à la suite de l’installation de son premier CA à Paris le 13/11/2019.

A pour ambition de faire progresser la connaissance sur la traite et l’esclavage, les résistances qu’ils ont suscitées et le combat pour leurs abolitions,

• Développer un récit national partagé,
• Montrer la richesse des cultures nées de la résistance à l’esclavage et de la créolisation,
• Lutter contre les discriminations, le racisme, les préjugés,

La Fondation remplace le Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage, institué par la loi « Taubira » du 21/05/2001 reconnaissant la traite et l’esclavage coloniaux comme crimes contre l’humanité. Elle est reconnue d’utilité publique par un décret du ministère de l’Intérieur en date du 12/11/2019.

La Fondation est gouvernée par un conseil d’administration présidé par Jean-Marc Ayrault, déjà président du GIP « Mission de la mémoire de l’esclavage, des traites et de leurs abolitions », structure de préfiguration de l’institution, mise en place en 2017. Le CA comprend des représentants des collectivités locales et entreprises fondatrices, des mécènes, des institutions nationales partenaires – notamment le Mémorial ACTe de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) -, des associations de mémoire ainsi que cinq personnalités qualifiées cooptées.

Dominique Taffin, conservatrice générale du patrimoine et ancienne directrice des Archives de la Martinique (2000-2019), est nommée directrice de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage. Romuald Fonkoua, professeur de littérature francophone à la faculté des Lettres de Sorbonne Université et directeur du CIEF, est quant à lui nommé président du comité scientifique.

La convention de partenariat quadriennal entre l’État et la Fondation sera signée le 15/11/2019 par le Premier ministre Édouard Philippe et Jean-Marc Ayrault, lors d’une cérémonie à l’hôtel Matignon (Paris 7e). La convention associe neuf ministères (Justice, Europe et Affaires étrangères, Outre-mer, etc.) et la Dilcrah. Elle prévoit que l’État apporte son soutien au budget de fonctionnement de la Fondation à hauteur de 1,1 M€ annuels, dont la mise à disposition des locaux de l’hôtel de la Marine (Paris 8e) dans lequel sera installée l’institution à partir de 2020. Par ailleurs, 33 fondateurs publics ou privés ont participé à la constitution du capital de 1,635 M€ de la Fondation. 14 mécènes privés – dont la Fondation Total, La Poste et la MGEN – financeront également les actions de l’institution, aux côtés de l’État.

La convention prévoit aussi un plan pluriannuel d’actions divisé en cinq programmes : « la recherche », « l’éducation », « la culture et le patrimoine », « le numérique » et « la mémoire, la citoyenneté et l’action régionale ». Le volet « culture et patrimoine » prévoit que la Fondation « anime un réseau de professionnels d’institutions culturelles nationales et internationales afin de valoriser les ressources patrimoniales, artistiques, sociales liées à l’histoire de l’esclavage et à ses héritages ». De plus, elle aidera à l’organisation d’expositions, de spectacles et d’événements « pour célébrer le patrimoine culturel et historique qui leur est lié ».