FDP2016La Foire de Paris et ses stands variés sur-achalandés, ses vendeurs au bagou sans pareil et ses parfums enivrants émanant des restaurants éphémères, et des pots d’épices…

Un festival gastronomique et culturel qui ravit tous ceux qui s’y pressent… ou presque.

Malgré l’engouement et l’énergie qui anime la porte de Versailles, le constat de notre visite au Pavillon 3, abritant l’espace « Terres des Tropiques » est tristement amer.

Tropiques amers …

Chaque année, nous dénonçons des allées exiguës , une scénographie bien confuse et très approximative pour l’espace alloué aux régions d’Outre-mer …

Aujourd’hui, en 2016, nous prédisons la disparition programmée et annoncée de la représentation de l’artisanat et de la culture de nos régions [et territoires] d’Outre-mer.

Une prédiction qui trouve écho dans le slogan « Venez rencontrer ceux qui pensent le futur » …
Apparemment, le futur se fera sans nous… si nous ne réagissons pas !

la vi san vou sé pa la vi, la vi san vou sé pa an paradis… – F.Lalanne

Nous avons été indignés de voir le stand de la région Martinique, réduit à une poignée de mètres carrés , tout comme celui de la Région Guadeloupe. Une diminution d’exposition drastique expliquée en OFF par notre « source », par le fait que les emplacements sont de plus en plus chers, et que les financements [aides] baissent constamment.

Les régions Guadeloupe et Martinique ne sont pas les seules à pâtir de ce manque de représentativité sur la Foire de Paris 2016, la Réunion, Tahiti… ont aussi souffert d’un sévère coup de rabot sur leur « Présence » dans l’espace alloué aux « Terres des Tropiques ».

Moins d’exposants, mais toujours plus de restaurants éphémères, l’espace « Terres des Tropiques » devient un bar à rhums et le repère du grignotage en toutes sauces, où l’on peut s’offrir une crème rafraichissante pour le visage, à coté d’une échoppe proposant un sorbet coco.

Où sont passés , les métiers d’art et l’artisanat ?…

Cette année, pas de réels changements dans la représentation de l’artisanat ultramarin, juste quelques artisans proposant colliers de graines, plaques de bois peints [arborant la femme battant le ka ou une charrette], épices, huiles thérapeutiques, et des vêtements en Madras.

Disparus les fabricants de tambours, peintres et autres artistes, artisans …

Au milieu de ce sombre constat, heureusement, deux petites perles originales se sont révélées étincelantes [éclairant ainsi cet abyme, d’un infime espoir], Karaib’Confiseries, spécialiste des confiseries antillaises : sucre-à-coco, doucelette, dentelles, grabiots, pâtes de fruit exotiques, surelles cristallisées… original vous dis-je et 100% naturel, 100% local et 100% en ligne, livraison en métropole , et Cur’Caraibes, qui ne nous est pas étranger puisque nous l’avions déjà remarqué en 2015, avec ses sirops gingembre et curcuma, idéals pour la cuisine et les cocktails.

Malgré un déclin annoncé, seuls, les stands de musiques persistes et se pérennisent, mais diffusant un kompa bruyant aux rythmes lourds, supplantant et annihilant l’expression et la diversité musicale française, de nos régions [et territoires] ultramarin[e]s.

Adieu Zouk, ka, Bélé, Maloya, Biguine, Tamure, jazz créole… .

Une erreur que nous ne tarderons pas à regretter. Notre musique vaut mieux que cela !

Cette année, pas de bilan en demi teintes, seul reste notre ressenti quant à la fin annoncée de la représentativité à la Foire de Paris, de l’artisanat et de la culture de nos petits « peyi ».
On pourrait se laisser à rêver, que les régions [et territoires] d’Outre-mer se concertent et mettent en commun leurs espaces [et financement] pour mieux se représenter et promouvoir leurs artisanats et leurs cultures, dans une vraie scénographie qui les mettrait en valeur.
L’union fait la force.. dit-on, car au rythme où vont les choses, ceux qui pensent le futur, le pensent sans nous… ou très dilué entre deux crèmes pour les cernes et un produit défrisant.