Dédé St PrixAndré Saint-Prix, Dédé, est né le 10 février 1953, au François (Martinique), berceau de la haute taille (appelée quadrille à la Guadeloupe). Elevé par ses grands parents, au côté de son frère aîné Maurille, il a évolué très jeune dans la tradition populaire de l’île.

A 7 ans, il pratiquait la « mizik bonm » en tapant sur des instruments de récupération. Les borates en fer blanc ayant contenu du beurre ou du lait (« bonm-bè » ou bien « boom lèt' ») ainsi que sa voix résonnaient sur des rythmes du damier, de la haute taille et du « chouval bwa ».

A peine adolescent, Dédé participe déjà à des petits groupes de sa commune natale, comme «Les Trouvères » et «Les Juniors ». Membre de la chorale municipale, il enregistre son premier disque, à la cathédrale de Fort-de-France en 1968, il a  15 ans.

Les années 70 sont les années déclencheurs. Alors instituteur, il décide de réhabiliter le « chouval bwa », en tant que patrimoine musical pour redonner toute ses couleurs à l’identité martiniquaise qui, accablée d’inhibition culturelle, préfère notamment donner la primeur au Gwo ka guadeloupéen. Il formeà cette époque, le groupe « Pakatak », composé comme le veut la tradition de la flûte en bambou (toutoun’ banbou), du gros tambour (le dé bonda, formé de 2 peaux frappées par 2 baguettes, tambour souvent remplacé par celui à l peau) et d’autres percussions comme le cha-cha… (bombe cylindrique dans laquelle on met des graines de réglis’ ou de toloman).
Les airs chantés viennent souvent du bel air, « bèlè » en créole. Dédé complète la formation par 2 basses électriques pour donner un son plus urbain.

En 1978, le premier album du groupe « Pakatak », « Céphise » est accueilli avec engouement par le public, il danse, se régale des paroles imagées en créole, entre paraboles ironiques et critique sociale. Dédé brosse le portrait de l’atmosphère publique et intime martiniquaise, il taquine, fait éclater les vérités insulaires, dans le droit fil de la tradition des conteurs

Depuis lors, il est considéré comme « le griot des îles », le passeur de musique (bélè, biguine, cadence, chouval bwa, damier – danmyé en créole-, zouk). Mais Dédé aime le grand large de la Caraïbe, cette aire culturelle née des contacts de civilisation dans les sociétés coloniales d’Amérique.

Pendant plusieurs années sa carrière lui fera faire de nombreux allers et retours Paris-Martinique.

En 1991, il démissionne de son poste d’instituteur dans l’éducation nationale pour ne plus consacrer son énergie qu’à la musique. Les années 90 marqueront une autre étape dans la carrière de Dédé Saint-Prix avec ses premières actions pédagogiques.  Il anime alors, des masters classes de percussions afro-caribéennes pour le Festival Musiques Métisses d’Angoulême, le Falun Folkmusic Festival en Suède ou le Centre Simone Signoret de Bordeaux. Et enseignera pendant plusieurs années les percussions afro-caribéennes au Conservatoire d’Angoulême. Etant l’un des parrains de l’association Musique et Santé, Il anime pour le compte de cette dernière, des masters classes de percussions verbales et rythmes corporels ainsi que des ateliers musicaux en milieu hospitalier.

Il tente de se réinstaller au pays dans la partie nord de l’île, avec sa deuxième épouse, Anne. mais en 2000, ils prendront la décision de revenir en métropole et de s’établir momentanément en banlieue parisienne (Essonne).

Dédé travaille toujours activement à redonner toute sa place à la musique de son enfance et à réhabiliter l’identité martiniquaise, quelque peu ballottée par toutes ces influences électro-américaines.

Dédé Saint-Prix, le site

Discographie

Album « Aka Man Soso », 2014

Album « Raices y Culturas », 2013

Album « Samosas », 2010

Album « Mélanj », 2007.

Album « Fruits de la patience », 2005.

Album « LPK Yoles », 2004.

Album « A La Tingawa », 2003.

Album « Le meilleur en concert », 2002.

Album « Réperk’ut & Bon bagay » avec les élèves de DDSP, 1999.

Album « Afro-caribbean groove », 1997.

Album « Chouval bwa sans frontières », 1995.

Album « Best Of », 1993.

Album « Ses plus grands succès », 1993.

Album « Arrête ton délire », 1991.

« Amazone » avec Joëlle Ursule, 1990.

Album « Kannel », avec Avan-van, 1989.

Album « Le grand Méchant Zouk », 1989.

Album « Mi sé sa », avec Avan-van, 1988.

Album « Lerdou », avec Avan-van, 1987.

Album « Tombé d’amour », 1984.

Album « Antiyèz-la », avec Avan-van, 1983.

Album « Piblisité », avec Avan-van, 1981.

Album « Sonao » avec Pakatak, 1980.

2ème albums avec E+, 1980.

Album « Céphise », avec Pakatak, 1979.

Album « Laissé Roulé », avec Malavoi, 1978.

Album « Pli yo Content » avec Malavoi, 1977.

Album « Musique Antillaise », avec Malavoi, 1974.

Album « Maxi-Twenty », 1972.

Album « Missa Antilla », 1968.