rayon-cd-supermarcheLes Noirs de France sont bien souvent discriminés -leurs musiques aussi. C’est pourquoi le CRAN et l’Or des Îles lancent aujourd’hui une grande campagne.  

Des quotas protecteurs obligent les stations de radio et de télé à diffuser un minimum de 40 % de musique française chaque année, pour éviter une américanisation trop poussée de la culture nationale. Le but de cette nouvelle campagne est de proposer un quota dans le quota : 10% de ces 40 % consacrés aux langues d’expression régionale ou des départements et territoires des Outre-mer, qui elles aussi méritent d’être protégées et promues.

Une pétition a été lancée en ce sens (https://www.change.org/p/reconnaissance-et-egalité-entre-les-musiques-des-outre-mer-et-françaises). Elle a été signée par de nombreuses personnalités  dont Joëlle Ursull (chanteuse de Zouk Machine), Jocelyne Béroard (chanteuse de Kassav), Souria Adèle (comédienne), Francis Lalanne (chanteur), Jean-Michel Martial (comédien), Philippe Laville (chanteur), Dédé Sain-Prix (chanteur),  Tony Chasseur (chanteur), Eric Basset (producteur), etc.

Le 15 mars a commencé l’examen à l’Assemblée du projet de loi sur la création. Le CRAN et l’Or des Îles ont donc rédigé un amendement, qui a reçu le soutien de Mme George Pau-Langevin, ministre des Outre-mer. Les associations ont également interpellé Mme Azoulay, ministre de la culture, M. Bloche, président de la Commission des affaires culturelles de l’Assemblée, Mme Bello, membre de la Commission et députée de la Réunion, ainsi que M. Rogemont, député d’Ile-et-Vilaine, lui aussi membre de la Commission.

« Il faut défendre la diversité culturelle, car la culture dans l’uniformité, ce n’est plus la culture », a déclaré Eléonore Bassop, vice-présidente du CRAN chargée des diasporas.

« La situation de la musique et des artistes ultramarins est de plus en plus compliquée. On est obligé de constater que depuis une quinzaine d’année le formatage des médias audiovisuels est allé grandissant, avec pour corollaire une place de plus en plus petite faite à la diversité des expressions. Les artistes ultramarins en sont totalement victimes et ils ont quasiment disparu des programmations des radios et télévisions des chaînes hexagonales. Ils ont aussi complètement disparu des programmations des festivals et des lieux de diffusion culturelle ! Il est urgent de trouver des solutions pour enrayer « cette disparition annoncée ». La solution serait de proposer qu’à l’intérieur des quotas de diffusion d’oeuvres françaises imposés aux programmateurs radio, il y ait 10 % de ceux-ci qui soient réservés aux langues d’expression régionale» a déclaré Eric Basset, Producteur et dirigeant d’Aztec Musique.

« La Culture des Antilles, mais plus généralement la Culture des Outre-mer, est sous représentée et sous-estimée au sein de la Culture française. Cela n’a que trop duré.  C’est un enjeu majeur et central pour la France, pour qu’enfin nous soyons unis et solidaires », a ajouté Guillaume Delenclos, président de l’association l’Or des Îles.

« C’est pourquoi nous allons nous battre pour que cet amendement soit adopté par les députés », a conclu Louis-Georges Tin, président du CRAN