Au cours des trois derniers siècles, l’habitat aux Antilles a subi des profonds changements.
Les maisons comme les agglomérations ne reflètent pas seulement les influences climatiques et sociales mais aussi celles de l’histoire.
Lors de la colonisation des îles, les navigateurs ont découverts une population indigène, avec ses propres méthodes de construction et d’ architecture, adaptées aux contraintes locales. Les habitations qui ont occupé par la suite, l’espace guadeloupéen et martiniquais; sont un melting-pot des techniques de constructions aux influences internationales. La construction d’une case aux Antilles a la particularité d’être un lien social, car elle a toujours eu le concours exceptionnel des bras, « le coup de mains ».

Abri central de la communauté amérindienne, les Carbets était des grandes constructions ouvertes pouvant atteindre trente mètres de long. La structure de la maison était faite de bois rond local (bois marbré, bois de fer, le courrauça, le bois rouge, le bois rose, le gommier blanc, l’acajou rouge, le palmiste, …), employait comme poteaux, directement plantaient dans le sol. Les poteaux étaient assemblés par des lianes à une structure de bois plus léger et de grande longueur, formant la charpente. La couverture était composée de feuilles de lataniers ou de roseaux.

Les mouinas, ces petites cases amérindiennes qui formaient autour du Carbet, les premiers « villages »; étaient élevées à partir de fourches d’arbre plantées en terre, jointes avec d’autre pièce de bois qui tenaient l’une a l’autre. Ils ajoutaient dessus des chevrons qui vont jusqu’à terre. Les deux versants du toit étaient recouverts de feuille de latanier ou de roseaux, qui touchaient le sol.

La case antillaise, élément central de la vie guadeloupéenne et martiniquaise, à sans cesse évoluée au cours des siècle dans ses méthodes de constructions.

Les premiers colons qui se sont installés dans les îles, bâtissaient leurs habitations dans un soucis de sécurité au détriment du confort.
Ce qui en résultait des maisons rudimentaires. Une fois le soubassement constitué, le colon taillait dans un bois résistant les poteaux de sa case; qui étaient parfois garnis d’une semelle selon les condition géologique du terrain. Selon certains écris, il pouvait les ficher simplement en terre, côte à côte, et les relier transversalement par d’autres préalablement fendus en deux. Le séjour y est plus agréable que celui des chaumières de métropole grâce à une épaisse couverture de feuilles. Le toit était bas afin d’offrir le moins de prise aux vents.

Le Père Labat relate dans un de ses écris :

« …le palmiste, dont le tronc brûlé seulement à l’extrémité qu’on enfonce dans le sol, fournit les poteaux ; fendu en deux, il procure encore sablières, sol, faîtages et chevrons ; fendu en huit ou dix parties, il donne des lattes où l’on peut tailler les chevilles qui les fixent ; les feuilles reliées ensemble par leurs folioles tressées sont les tuiles végétales les plus résistantes puisqu’elles peuvent tenir le toit de 8 à 10 ans. La case comportait ordinairement trois pièces, une salle, une chambre et un garde-manger, ce dernier de, tradition européenne, a disparu plus tard. »

Une technique de construction de la case est apparue à cette époque en parallèle plus qu’en évolution, « la gaulette« .
Elle constituait à tresser des branchages de « Ti-baum » et de les recouvrir de canne ou de vétiver; les murs étaient enduits d’un crépi blanc.
Il est bien probable que cette technique ai été importé d’Afrique occidentale.

Le Père Labat décrit la construction d’une case en gaulettes comme suit :

« Après qu’on a roselé, c’est a-dire attaché les roseaux tout le long des chevrons a six pouces les uns au autres, en guise de lattes, on attache un roseau au bout de la troisième latte en commençant par le bas, et ont l’y arrête fortement avec une aiguillette de miby, ou même d’une espèce de jonc qui croit en abondance dans les lieux marécageux et sur les bords de rivière. Celui qui doit couvrir se tient sur les lattes et reçoit, de celui qui le sert, les tête de canne ou de roseaux deux ou trois a la foi, il passe la tête de canne entre le roseau et la latte ou il est attachée, et la tire jusqu’à ce que la moitie soit passée; pour lors il la ploie sur le roseau, les bouts de feuilles demeurent dessous et la tête de canne dessus. Il continue ainsi, ayant pris soin de presser les plus qu’il peut les cannes les une contre les autres et lie, d’espace en espace le roseau avec la latte, avec les aiguilles de miby ou de jonc dont il a un paquet a sa ceinture, afin que le poids des cannes ne le fasse ployer et qu’il demeure tendu bien droit le long de la latte. Quand ce premier couvreur est avancée de six ou sept pieds a garnir le long du roseau qu’il a commencé, un autre ouvrier monte au dessus de lui, et attache le bout d’un roseau de la latte qui est dessus celle ou le premier a commencé; et a mesure qu’ils avancent, ont multiplie le nombre de couvreurs, afin d’avancer l’ouvrage. »

La perfection de la case en gaulette, selon le R.P Delawarde est une construction mettant en œuvre des pieux fichés en terre reliés par des rameaux et des lignes servant d’armature sur laquelle on coule et l’on plaque à la main une sorte de torchis, fait de racines et d’herbe sèches.

Les cases en gaulettes permettaient de construire sans apport monétaire, grâce à l’emploi des matériaux recueillis sur place.

En quelques siècles, la case a évolué du bois au béton, sur l’échelle chronologique d’évolution des matériaux.

En Martinique comme en Guadeloupe, la structure de la case en bois est construite dans la tradition des charpentiers de marine. Les bois sont liés par un système de chevilles, tenons et mortaises. Les murs sont recouverts d’essentes ou de planches.

La case contemporaine guadeloupéenne et martiniquaise se présente comme un volume rectangulaire. Les dimensions varies selon le pays, 8m x 6m en Martinique et 6m x 3m en Guadeloupe.

La construction de la case martiniquaise débute par un muret fait de parpaing ceinturant la maison, sauf aux ouvertures. Le cadre-sol en bois est boulonné dans le muret à intervalles réguliers. Dix maîtres poteaux touchant le sol, sont disposés aux quatre angles de la case et encadrent les portes donnant sur l’extérieur. Parfois, ils sont enfoncés dans le sol.

Les vingt poteaux courants, distant d’un mètre, reposent sur le muret et supportent la sablière. Les plaques de fibro-ciment seront fixés sur des lattes fixées entre les poteaux. Les maîtres poteaux et les poteaux courant aboutissent dans la sablière. La structure du toit sur le grand côté, est constituée de deux sablières et de cinq fermes. Les sablières de retour sur le petit côté, sont comprises dans les fermes.

Le poinçon, la pièce principale de la ferme est généralement de un mètre.

Le faîtage est composé de trois éléments, une filière, une panne et de quatre lattes. Les huit poteaux qui partent du poinçon soutiennent la filière dans la longueur. Trois supports de filières soutiennent pannes et fermes. Le toit est couvert en général, de trente tôles.

La case guadeloupéenne repose généralement sur de grosses pierres ou sur un muret de ciment. Les parois de la case sont comprises entre le cadre-sol et la sablière. Le cadre-sol est formé de quatre poteaux aux longueurs respectant le périmètre établi. Il est coupé dans sa largeur par des gîtes et solives supportant le plancher. Dans sa longueur, le cadre-sol est appelé « grand sol » et « sol de retour » dans sa largeur.

Les poteaux descendent à 60-70 cm environs dans le sol; ils sont enfoncés selon la pente plus ou moins prononcée du terrain.

De nos jours, la case est fixée à un chaînage en béton par l’intermédiaire de fers, isolant de ce fait les poteaux de l’humidité et masquant ainsi le cadre-sol. La sablière est composée de deux poutres, appelées « sablière de long » et « sablière de retour ».

Entre le sol et la sablière s’élèvent les poteaux. Les six maîtres poteaux sont placés aux angles et les douze poteaux courant sont implantés par deux, encadrant les ouvertures. Quatre sur la longueur et deux sur la largeur, le reste étant disposé à l’intérieur.

Des jambes de force placés en diagonales entre les poteaux et des goussets situés aux angles droits, assurent le contreventement de l’ensemble de la structure. Les parois extérieures sont constitués de planches cloutés sur l’ossature. La toiture forme un angle à quarante-cinq degré où sont plaqués, au minimum dix-sept feuilles de tôles. De chaque sablière de retour et de l’entrait, partent des poutres pour soutenir les fermes; tombant avec l’entrait et les sablières de retour dans les maîtres poteaux. Dans les poinçons arrive le faîtage qui reçoit les huit chevrons; disposés de chaque côtés, ils accueillent les lambris.

Sur la côte sous le vent, on rencontre une caractéristique morphologique différente du reste de l’île, à noter une toiture plus pointue à double sablière. Servant à abriter un petit galetas destiné à entreposer le café. Le galetas est aéré par des ouvertures en pignon et sur la pente du toit.

La maison de maître, summum de l’architecture créole, a su tirer du bois et de la maçonnerie ou des deux dans certains cas, les plus belles réalisations antillaises.

Les maison coloniales construites en dur, en Guadeloupe, ont été construit avec des roches arrondies, tirées du lit des rivières ou du rivage. Elles étaient liées par un mortier fait de sable et de chaux, offrant une grande solidité contrasté par leur faible résistance aux secousses sismiques.

En Martinique, un mortier mêlé de cailloutis est employé pour les murs, qui pouvaient atteindre un mètre d’épaisseur. Elles comportaient deux éléments, le corps central maçonné sur deux niveaux; l’étage était alors en bois. La galerie qui ceinture le rez-de-chaussée est en maçonnerie.

Lorsque le bois est employé dans l’édification d’une maison de maître, il est utilisé selon les méthodes constructives de la case. En Guadeloupe, la maison coloniale est juste posée sur un socle en dur, sans fondations. Selon certains chroniqueurs de l’époque, les dimensions se situaient entre environ 17m de long et 8m de large. Elles n’avaient que pour la plupart un rez-de-chaussée, surélevées sur un carré de maçonnerie, avec une charpente marine en bois pays. La trame de cette dernière en est élargie, les bois sont plus résistants pour obtenir de plus grandes portées, avec des pièces plus larges.

En Martinique, la maison de maître en bois est de construction mixte, comportant des fondations et un muret, isolant le bois du sol.

La tuile est le matériau de couverture préféré. La façade de par ses éléments, galerie, ouvertures et matériaux, renforcent le confort thermique recherché lors de l’implantation et de l’orientation.