PaP - Palais de JusticeLes constructions érigées aux cours des siècles ont démontré au travers des différentes actions destructrices (ouragans et tremblements de terre) que le bois était le matériau le plus adapté aux contraintes locales. Néanmoins, l’arrivée du béton armé dans les constructions remit en cause l’emploi du bois, de par sa solidité et par sa résistance au feu; qui est un des fléau qui a marqué l’histoire des îles.
Construire en Martinique et en Guadeloupe, de nos jours, impose un certain nombres de règles normes, sismiques et para-cycloniques; afin que les catastrophes passées ne se reproduisent pas.

L’intervention de l’architecte, depuis la loi de 1917, est obligatoire pour toute construction supérieur a 170 m2 hors -œuvre. Cette intervention obligatoire porte sur la conception architecturale.

Paracyclonique

Une bonne construction paracycylonique découle d’une bonne conception. Il faut bien prendre en compte que si une maison est bien calculée mais qu’elle a été mal conçue (mauvais choix de toiture, mauvais emplacement, etc…). Elle risque fortement d’être détruite lors d’un ouragan.

Trois grands axes de conceptions sont à introduire lors d’une construction, la prise au vent, le contreventement et l’ancrage au sol.

La prise au vent

Sur une surface, tout corps dépassant offre une prise au vent.
Pour lutter efficacement contre l’effet « prise au vent », il faut réduire considérablement la taille de tout ce qui dépasse. Aux Antilles, les pièces ouvertes et les terrasses couvertes sont très exposées à l’effet de prise au vent
La couverture en tôle des habitations est fixées à l’aide de tire-fond et non par des clous, le recouvrement d’une tôle sur l’autre est de deux ondes minimum et la fixation des tôles en rives, à chaque extrémité du toit, se fait toutes les deux ondes et ailleurs toutes les trois ondes.
La toiture doit être un ensemble de plans solidement liés, rigides ou contre-ventés; suivant deux concepts, La charpente en bois doit être bien dimensionnée avec l’emploi de bon bois, d’un bon ancrage de la charpente à la structure, etc. …) offre une bonne sécurité.
Il existe une deuxième méthode qui consiste à ancrer sur une dalle en béton armé, la charpente bois industrielle, formant ainsi un plan rigide offrant une bonne sécurité. Cette solution n’est cependant pas conseillée aux Antilles, car la Guadeloupe et la Martinique se trouvent dans une zone à risque sismique.
Une conception adaptée est indispensable pour la réalisation d’une terrasse couverte, comme la non continuité physique entre les toitures de la bâtisse et la terrasse; de façon à ce que si cette dernière est emportée, cela ne mette pas en péril la toiture principale.
Pour établir un compromis entre forces de soulèvement et surpression du versant au vent, la pente du toit doit se situer autour de 30°.
Élément principal de la défense des structures des maisons contre les forces de soulèvement et d’arrachement de la toiture, en cas de vent très fort, les pentes des toits doivent avoir une inclinaison de 30°.
Les ouvertures, fenêtres et portes, doivent être impérativement protégées par un système de volet paracyclonique.
Les baies de trop grandes dimensions sont à proscrire. Lors d’un cyclone avec des vents atteignant 250 km/h, une baie vitrée même protégées par des volets (et les murs) subissent une pression de 0,6 t/m² soit 600 kg/m².

La maîtrise de l’implantation

  • Le choix du terrain d’implantation des nouveaux projets d’urbanisation doit être particulièrement suivi.
  • Les principes à respecter avant l’installation sont les suivants :
  • Éviter de construire en bordure du littoral, de façon à s’affranchir du risque lié à la houle cyclonique et à la marée de tempête ;
  • Ne pas construire dans le lit majeur des cours d’eau, plus largement dans toute zone inondable, compte tenu des risques de débordements, existants pendant et après le passage du cyclone;
  • Éviter les sites dont les caractéristiques topographiques leur confèrent une trop grande exposition aux vents ;
  • Ne pas construire sur un versant soumis aux instabilités de terrain, de même qu’en tête ou au pied de celui-ci;
  • Ne pas construire sous une ligne électrique haute tension.

Dans les zones exposées aux risques, selon l’article L 562-1 du Code de l’environnement, les constructions sont soit interdites, soit soumises à des conditions de réalisation, d’utilisation ou d’exploitation.

Parasismique

L’objectif principal de la réglementation parasismique dans les constructions est la sauvegarde d’un maximum de vies humaines.
La conception parasismique reste un domaine spécialistes qui nécessite dès les premiers plans, une collaboration entre professionnels du bâtiments, l’Architecte, l’Ingénieur, le Maître d’Ouvrage et l’Entrepreneur.
Il est démontré que des ouvrages modernes de bonne conception et respectant les normes de construction ont des chances non négligeables de résister à des secousses d’intensités modérées. A contrario, des ouvrages mal conçus présentent des taux de résistances très faible, provoquant des accidents graves.
Construire un bâtiment parasismique implique de respecter les règles de calcul, de conception architecturale et de mise en œuvre d’exécution ; «Règles françaises PS 69/92». On ne peut réellement pas penser se prémunir contre les effets des séismes par la biais de simple calculs approximatifs dits « parasismique », c’est une réalisation dans laquelle doivent être impliqués les spécialistes du bâtiment.

l’Implantation, le choix du terrain

La première précaution à mettre en œuvre avant une construction est le choix du terrain.
Il faut éviter de bâtir sur une faille active, à proximité d’une falaise ou d’un versant.
Le bâtiment pouvant être enseveli par un glissement de terrain, par une liquéfaction du sol ou par l’effondrement de la falaise, du versant.
Il est recommandé d’observer une distance d’environ 20m par rapport au bord de la falaise.
Il est recommandé également de faire une étude de sol avant tout projet et de consulter le Plan de Prévention des Risques, en mairie.
Des techniques de consolidation du terrain existent, mais leurs coûts prohibitifs restent inadaptés pour les maisons individuelles.

l’Architecture

Lors d’un tremblement de terre, la forme des bâtiments conditionne très fortement leurs comportements.
Les sollicitations sismiques sont amplifiées fortement par la configuration des bâtiments entraînant des concentrations de contraintes dans la structure, pouvant mener à la destruction.

la Conception

La conception de la structure contribue à l’intensité des charges sismiques. Sur un sol similaire, des bâtiments jumeaux par leurs aspects extérieurs, peuvent subir des charges très différentes, lors d’un même séismes, selon leur système constructif adopté.
La résistance des matériaux face au tremblement de terre dépend de leur capacité à dissiper l’énergie cinétique qui leur est communiquée.
Une attention particulière doit être exigée lors de la conception des assemblages afin afin que l’ensemble aie une réaction sismique cohérente.
Le contrôle et la qualité des matériaux doivent être très rigoureux, lors de la construction mais après des inspections et des entretiens réguliers sont nécessaires, pour permettre aux bâtiments de garder une bonne résistance durant leur vie.
Une construction peut supporter un séisme mais être détruit par un incendie consécutif.
Le calcul parasismique doit être exécuté par un Bureau d’études techniques, car le calcul statique est limité. Il faut que les effets dynamiques soient pris en compte. Sous l’action d’un séisme, le comportement d’une construction peut être modifié
La modification de la distribution comme l’augmentation des charges, par le changement de destination, peuvent modifier désavantageusement le comportement d’une construction.

les Ouvertures

Le centre de gravité et le centre de raideur du bâtiment doivent coïncider pour limiter les effets de torsion lors des tremblements de terre.
Les ouvertures et les descentes de charge doivent être superposés afin de transmettre directement les efforts au sol, par les fondations en évitant ainsi les effets de cisaillement.
Il est préconisé de renforcer les angles lors de la construction.

La structure

Les éléments porteurs doivent être symétriques pour la distribution des masses et des rigidités régulières. Cette préconisation est recommandée dans le but de limiter les effets de torsion, lors des séismes.
Sur plan, les mur porteurs doivent être situés dans le prolongement, les uns des autres. Dans une vue en élévation et en coupe, les éléments de structure sont superposés. Les éléments de maçonnerie doivent être chaînés horizontalement et verticalement et les planchers rigidifiés, indéformables horizontalement et solidement attachés aux points d’appui. Toutes les ouvertures (fenêtres, portes) doivent être encadrées par une armature.

AFPS 90 précise

« qu’il ne peut être procédé à des transformations de l’ouvrage même non structurales ou à des changements d’affectation ou d’utilisation que si les conséquences en ont été étudiées et les inconvénients éventuels dûment palliés ».

La réglementation para sismique a pour objectif la sauvegarde des vies humaines, en évitant à tout prix que le bâtiment ne s’effondre sur ses occupants.

La loi N°87-567 du 22 juillet 1987 prévoit que des règles para sismiques doivent être appliqués à certains catégorie de bâtiment dans les départements français.

La prévention du risque sismique a été progressivement étendue à différents types de bâtiments: immeubles de grande hauteur, établissement recevant du public et enfin habitations collectives et individuelles. Ces dispositions sont maintenant réunies dans un décret unique N 91-461 14 mai 1991.

L’arrêté du 29 mai 1997 précise la classification et les règles de construction para sismique applicables aux bâtiments de la catégorie dite a risque normal dont font parties les maisons individuelles. De plus, il rend obligatoire l’application des règles générale para sismiques PS 92 et autorise le recours aux règles simplifies PS-MI 89/92 (Document Technique Unifié NF P 06 014) pour les maisons individuelles métropolitaines.