Habitation BouvierL’architecture industrielle est issue du développement à grande échelle des activités agricoles et industrielles qui ont marqué le développement des Antilles.
Elle comprend la fabrication du sucre, la préparation du café, la production de l’indigo, l’élaboration du rhum et le pompage des eaux.
C’est bien sûr la production sucrière et rhumière qui a généré le plus grand nombre de bâtiments.
Il subsiste encore aujourd’hui, quelques bâtiments de productions locales, comme le café, la banane ou la vanille; à l’état de vestiges ou toujours en activités.

 

les Sucreries

Marie-Galante - Les_ruines _sucrerieAu début du XVIIe siècle, les colonies françaises des Antilles sont des colonies de peuplement. Les premières plantations de canne ne débutèrent qu’en 1643, après l’échec de la culture du tabac. Très vite les sucreries se multiplient en Martinique, la Guadeloupe et Saint-Domingue.

En Guadeloupe, l’usine Sainte Marie-Gardel fut construite en 1870 au Moule. C’était à l’époque une toute petite unité sucrière.
Issue de la restructuration de la filière sucre en 1970, la nouvelle sucrerie « Gardel » est la plus importante et l’une des dernières de Guadeloupe continentale.
Il faut s’engouffrer dans la campagne du Moule, pour voir l’usine Gardel. Mastodonte industriel de fer expirant des nuages sucrés.
Pour pénétrer dans la sucrerie, il faut d’abord passer par l’immense cour, où portiques et ponts roulants permettent aux camions de déverser leur cargaison de cannes à sucre. Ensuite, on pénètre le coeur de Gardel, dans les effluves chaude du sirop qui cuit.
Les bâtiments du XIXème siècle ont disparu pour faire place à des unités de productions en structures métalliques protégés par une enveloppe de tôle. Ouverte de part en part, l’usine donne l’impression d’être au cœur d’une fourmilière.
La véritable architecture industrielle de l’usine n’est pas sa structure mais les différentes machines qui la compose; l’ébouleur, le shredder (Défibreur), les moulins et centrifugeuses.
En 1998, la sucrerie a été associé à la centrale thermique CTM. La première centrale électrique bagasse-charbon de la Région Caraïbe.

les Distilleries

Distillerie LongueteauL’histoire du rhum débute vers 1640, les premières eaux-de-vie de canne apparaissent sur l’île de La Barbade, alors possession anglaise.
Dans les colonies françaises, il faut attendre « l’Histoire générale des Antilles » (Père du Tertre, 1667) pour avoir la première description de la fabrication de l’alcool de canne. Un autre ecclésiastique, le père Labat perfectionna le processus de distillation avec ses alambics.
L’amélioration de la qualité, grâce aux progrès techniques et le partage du marché mondial du sucre entre les deux puissances coloniales, France et Angleterre, profita largement aux producteurs de rhum guadeloupéens.
A la fin du XIXème siècle, le rhum des colonies connu son âge d’or, la Martinique qui devint premier producteur du monde.

La distillerie Longueteau, du Domaine Espérance Bélair, à Capesterre Belle-Eau est un bel exemple de l’architecture industrielle rhumière des Antilles.
Vers 1895, Henri Longueteau transforma l’ancienne sucrote en distillerie, pour y produire ce qu’on appelait à l’époque le « rhum z’habitants ».
Flanquée au cœur des champs de canne qui paraissent s’étendre jusqu’à la mer, les palmiers royaux bordent d’une haie d’honneur l’entrée du Domaine du marquisat. En contrebas on emprunte à pied, un petit chemin menant à la distillerie, d’où s’élèvent depuis plus d’un siècle, le crissements plaintifs des engrenages de l’usine.
Un panache blanc couronne la cheminée avant de se dissiper dans le ciel bleu. La distillerie Longueteau est la plus ancienne de la Guadeloupe, encore en activité. Elle est bâtie sur une structure métallique, couverte par un toit de tôle, en contre bas de l’habitation posée sur un morne, au plus près des champs de canne à sucre.
La distillerie conserve son fonctionnement d’il y a plus d’un siècle, c’est grâce à la vapeur produite par la combustion de la bagasse, qu’est actionné un vieux piston centenaire entraînant les immenses roues et chaines d’approvisionnement.

les Autres infrastructures industrielles de productions locales

Un grand nombre de bâtiments industriels ont été engendré par la production du sucre et du rhum, mais de petites unités agricoles, caféières, cacaoyères, etc.., ont traversé le temps pour témoigner d’une architecture créole pittoresque.

Vestige d’une plantation caféière du XVIIIème siècle, l’Habitation « La Grivelière » est classée monument historique depuis 1987.
Elle fut tour a tour, au cours des siècle, Plantation roucouyère, cacaoyère et pour finir caféière.
Aujourd’hui, La Grivelière se présente dans la configuration d’une habitation caféière, au plus près de ses 45 hectares plantés en café et en cacao, 50 hectares en forêt, dont deux hectares servent de support à la une plantation de poivriers et de vanilliers deux hectares de cultures vivrières (malangas , ignames , madères ), maraichères ( tomates , concombres, pois tendres ) et médicinales, sont plantés en bordure de rivière.
Autour de la maison des maîtres, s’organisent divers bâtiments d’exploitation.
Le bâtiment principal, la maison du géreur, est une maison basse à colombages de 22 mètres de long sur 8 mètres de large, coiffée d’un toit à deux pans dont chaque versant est percé de 5 lucarnes.

Les pignons et la façade sont exposés Est-Sud-Est. Les soubassements sont en maçonnerie de chaux et de moellons intégrant des chaînes d’angles et des seuils de portes en roche volcanique taillée. La façade antérieure de la maison est maçonnée entre poteaux alors que les autres façades sont bardées en bois tropical.
La façade postérieure bordée par une galerie, ouvre sur une terrasse qui domine la vallée, du haut de son promontoire.
Elle est aujourd’hui, peu à peu, restaurée et remise en activité par une association de riverains.