Cela s’est passé aujourd’hui, promulgation de la loi reconnaissant la traite et l’esclavage en tant que crime contre l’humanité.

Notre culture est intrinsèquement liée à l’histoire. Nous ne pouvons pas les séparer car elles se sont influencées et fait de nous ce que nous sommes.
Les textes, lois et décrets font partis de notre patrimoine, nous devons les connaitre pour notre futur.

LOI n°2001-434 du 21 Mai 2001 – Tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité

L’Assemblée nationale et le Sénat ont adopté,

Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :

Article 1er

La République française reconnaît que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l’océan Indien d’une part, et l’esclavage d’autre part, perpétrés à partir du xve siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l’océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l’humanité.

Article 2

Les programmes scolaires et les programmes de recherche en histoire et en sciences humaines accorderont à latraite négrière et à l’esclavage la place conséquente qu’ils méritent. La coopération qui permettra de mettre en articulation les archives écrites disponibles en Europe avec les sources orales et les connaissances archéologiques accumulées en Afrique, dans les Amériques, aux Caraïbes et dans tous les autres territoires ayant connu l’esclavage sera encouragée et favorisée.

Article 3

Une requête en reconnaissance de la traite négrière transatlantique ainsi que de la traite dans l’océan Indien et de l’esclavage comme crime contre l’humanité sera introduite auprès du Conseil de l’Europe, des organisations internationales et de l’Organisation des Nations unies. Cette requête visera également la recherche d’une date commune au plan international pour commémorer l’abolition de la traite négrière et de l’esclavage, sans préjudice des dates commémoratives propres à chacun des départements d’outre-mer.

Article 4

Le dernier alinéa de l’article unique de la loi no 83-550 du 30 juin 1983 relative à la commémoration de l’abolition de l’esclavage est remplacé par trois alinéas ainsi rédigés :

« Un décret fixe la date de la commémoration pour chacune des collectivités territoriales visées ci-dessus ;

« En France métropolitaine, la date de la commémoration annuelle de l’abolition de l’esclavage est fixée par le Gouvernement après la consultation la plus large ;

« Il est instauré un comité de personnalités qualifiées, parmi lesquelles des représentants d’associations défendant la mémoire des esclaves, chargé de proposer, sur l’ensemble du territoire national, des lieux et des actions qui garantissent la pérennité de la mémoire de ce crime à travers les générations. La composition, les compétences et les missions de ce comité sont définies par un décret en Conseil d’Etat pris dans un délai de six mois après la publication de la loi no 2001-434 du 21 mai 2001 tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité. »

Article 5

A l’article 48-1 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, après les mots : « par ses statuts, de », sont insérés les mots : « défendre la mémoire des esclaves et l’honneur de leurs descendants, ».

La présente loi sera exécutée comme loi de l’Etat.

Fait à Paris, le 21 mai 2001.

Jacques Chirac
Par le Président de la République :

Le Premier ministre,
Lionel Jospin

La garde des sceaux, ministre de la justice,
Marylise Lebranchu

Le ministre de l’intérieur,
Daniel Vaillant

Le ministre de l’éducation nationale,
Jack Lang

Le ministre des affaires étrangères,
Hubert Védrine

La ministre de la culture et de la communication,
Catherine Tasca

Le ministre de la recherche,
Roger-Gérard Schwartzenberg

Le ministre délégué chargé des affaires européennes,
Pierre Moscovici

Le secrétaire d’Etat à l’outre-mer,
Christian Paul

(1) Travaux préparatoires : loi no 2001-434.

Assemblée nationale :

Propositions de loi nos 792, 1050, 1297 et 1302 ;
Rapport de Mme Christiane Taubira-Delannon, au nom de la commission des lois, no 1378 ;
Discussion et adoption le 18 février 1999.

Sénat :

Proposition de loi, adoptée par l’Assemblée nationale, no 234 (1998-1999) ;
Rapport de M. Jean-Pierre Schosteck, au nom de la commission des lois, no 262 (1999-2000) ;
Discussion et adoption le 23 mars 2000.

Assemblée nationale :

Proposition de loi, modifiée par le Sénat, no 2277 ;
Rapport de Mme Christiane Taubira-Delannon, au nom de la commission des lois, no 2320 ;
Discussion et adoption le 6 avril 2000.

Sénat :

Proposition de loi, adoptée avec modifications par l’Assemblée nationale en deuxième lecture ;
Rapport de M. Jean-Pierre Schosteck, au nom de la commission des lois, no 165 (2000-2001) ;
Discussion et adoption le 10 mai 2001.

Source : Légifrance