Aujourd’hui sur l’Or des Iles, nous accueillons dans notre interview « Dé mo, Kat pawol », l’un des grands artistes de la nouvelle scène Afro-Caraïbéenne, que possède la Guadeloupe, Diggy Dah.
Comme tous les artistes qui passent par notre interview « Dé mo, Kat pawol ».
Diggy dah, Pourrais tu te présenter, et nous exposer ton univers musical ? et, petite question indiscrète, Diggy dah, comment t’ait venu l’idée de ce nom de scène ?
Salut, comme tu l’as dit je me présente Diggy Dah, je dirais que je suis un artiste de la scène Guadeloupéenne, car je ne m’arrête pas seulement au dance hall et au rap, bien que mon univers musical est très rap américain. Je suis plutôt old school, et écoute volontier de vieux sons telsques Onyx, Wu tang Clan etc…car c’est avec ça que j’ai grandi. Bon, pour Diggy Dah y’a rien d’extraordinaire, Diggy c’est juste un surnom que j’avais plus jeune, et Dah (prononcé Dè) vient juste de la contraction de mon prénom et mon nom de famille, David HUC.
Diggy dah, tu es né dans un berceau familiale d’artistes talentueux. Dominique Panol et Tanya Saint Val, t’ont baigné de leurs ondes artistiques.
Dans lequel des deux, puises tu le plus ton inspiration ?
Je dirais plus dans celui de Do Panol, car j’aime les côtés un peu décaler comme tu as du t’en rendre compte. Tanya c’est vraiment du zouk qu’elle fait et ce n’est pas trop mon délire, bien que j’apprécie énormément sa musique. Et pour répondre à ta question je ne puise dans aucun des deux pour mon inspiration. Lool.
Tu as fais un carton avec « Sous le Soley » en 2008, en 2010 avec « Tchip » et en 2011 avec la reprise de « Alice Ca Glisse », « Tu aimerais tant » et « Fé nou Konfyans ». En 2012, tu reviens avec « Big Fos pou yo ».
Pourrais tu nous donner les clés de ton écriture prolifique ?
Haaa ça, je ne saurais te dire, tu sais l’inspiration elle vient ou elle vient pas, pour « Sous Le Soley », c’est un morceau que j’ai écrit depuis 2004, quand j’habitais à Montargis dans le 45, au passage une dédicace au quartier JFK, et mon poto Mame, que tu as vu lors du MINT. Pour revenir à la question, donc j’ai écrit ce morceau parce que je ressentais le manque de mon îles, un peu marre de la froidure. « Tchip » c’est simple, il suffit de regarder autour de soit, les antillais ne font que tchiper pour tout, et comme c’est un thème qui n’a jamais été traité, je suis le seul, je me suis dis voila, c’est ça, naturellement c’est une auto dérision, qui a quand même sa part de vérité, lool. C’est vraiment ce qu’il y a autour de moi mon inspiration, pareil pour le titre « Fè Nou Konfyans ». Et la je reviens avec une autre vérité, plus sérieuse qui est le viol sur l’enfant et sur la femme. Le clip est actuellement en préparation. Je trouve que c’est un sujet qui est encore trop tabou, et qu’on devrait en parler plus, encore une fois mon inspi viens de mon entourage. Je vois trop de filles et de garçons que je connais qui ont été victime soit de viol soit d’attouchement. il me semble qu’il est temps de lever le voile la-dessus afin que les victimes puissent enfin s’exprimer sans avoir honte ou peur. Je précise que le clip est assez choquant, mais j’ai voulu vraiment montrer la souffrance des victimes, donc il y a des images qui peuvent choquer mais en même temps il faut le faire. Je vais prendre un risque avec ce clip.
« Fé nou Konfyans », est un titre engagé. Comment t’es venu l’idée d’écrire ce titre ?
« Fè Nou Konfyans » n’est pas un titre si engagé que ça pour ma part. Je dénonce simplement que le fait d’être jeune, tu es associé à du négatif, et de ce fait les « anciens » qui ont des postes à responsabilité ne nous font pas confiance, tout ceci à cause d’une minorité, je le conçois, ne veulent rien foutre. Tu as vus le mini reportage que j’ai fait dans le clip, comment peux-tu expliquer, qu’une fille ayant eut 20/20 dans sa catégorie ne trouve pas de boulot? Moi, c’est pareil, j’ai fait une formation d’ infographie à l’AFPA, donc c’est un diplôme d’Etat, reconnu, et lorsque j’ai voulu travailler aucune entreprise ne m’a ouvert ses portes, pourtant je suis sorti premier de ma formation. Résultat j’ai créé mon entreprise d’infographie et vidéo pour pouvoir voler de mes propres ailes. C’est tout ce cheminement qui m’a fait écrire ce texte. Qui encore une fois est une réalité. Les médias vont toujours te dire, un jeune à tué, un jeune à volé ou autre…mais c’est très rare qu’ils disent, un jeune à réussi, un jeune à sauvé une vie, tu vois ce que je veux dire?
A l’heure où de nombreux artistes remettent au goût du jour la biguine ou le gwo ka, en les alliant à leurs styles musicaux.
Que penses tu de ce renouveau ? Y a t’il un projet, où toi également, tu apporterais ta pierre à ce renouveau de la musique traditionnelle ?
Je trouve cela intéressant tant qu’on ne vas pas dans l’excès. Oui, dans « Sous Le Soley » il y a une ligne de Gwo Ka. C’est le style caribéen en même temps, on ne peut pas être cantonné qu’à un style musical dans le bassin ou nous sommes. Il faut évoluer et faire évoluer, d’ailleurs pour le remix « Alice Ca Glisse » il y a deux versions, une zouk et une un peu plus dance, je dirais, et Francky m’a remercié d’avoir redonner un coup de jeune à son morceau. Donc oui, il faut du renouveau mais pas que ça.
Quelle est ta vision de l’artiste du 21ème siècle, et de ses systèmes de distribution et de promotion ? Où peut t’on télécharger légalement du Diggy Dah ?
Ma vision de l’artiste du 21ème? lool, oula, je dirais des artistes jetable, qui font un buzz un moment et puis on n’entend plus parler d’eux. Après il y a artiste et artiste. Beaucoup de nouveaux ne font que poser sur des instrus jam ou ricain et pour moi cela n’apporte rien, parcequ’il n’y a pas de recherche musicale. Ils prennent un beat existant, pose dessus comme l’originale en mettant le texte dans leur langue et font un carton, je trouve ça bof, et internet à ouvert la porte à ça. Après internet c’est une aubaine pour ceux qui n’ont pas de prod derrière eux, comme moi, c’est un moyen que j’utilise énormément étant boycotté par les radios, mais je suis la. Pour télécharger mes sons, il y a mon site internet https://www.wix.com/
Diggy dah, tu es un artiste doué mais tu as une double vie, tu es présentateur/reporter pour l’émission « Kilti An Nou », peux tu nous en dire plus sur l’émission et son concept ? Comment t’es venu l’idée de monter cette émission ?
Cette idée ne vient pas de moi du tout, ni le concept. C’est ma femme qui en a eut l’initiative et je n’ai fait que lui donner un coup de main, elle m’a réquisitionné pour faire animer la partie artistique, le projet m’a plus et on a fonctionné. Parcontre, nous avons rencontré énormément de difficulté pour les diffusions en Guadeloupe, d’ailleurs on n’a jamais diffusé en gwada, ils ont toujours quelques choses à dire, et pourtant ce projet a été présenté a des chaines sur la TNT en france et on a été diffusé sur 3 chaines. On devrait bientôt reprendre la deuxième saison.
En avant première sur l’Or des Iles, Diggy Dah, ba nou anlo fré concernant ton actualité ? et à quand un concert exclusivement Diggy dah ?
Ou vlé frè, ben sé son, sé album la an ka préparé, sé klip si klip, lool. Voilà quoi, en gros le taff continue, on se bat tranquillement. Sé musik Lov et voilà, je ne suis pas sur les ondes, mais j’ai mon fan club et je suis toujours la, pas éphémère. Pour l’instant il n’y a pas de concert exclusivement de Diggy Dah, j’ai pas encore assez de force, pas assez connu…laisse moi avancer tranquillement, le jour viendra…mdr.
Avant de refermer cette interview, as tu quelques mots à adresser à nos lecteurs ?