KalashLe dancehall antillais est l’un des courants musicaux, des plus prolifiques. Mais, très peu d’artistes, ont le flow et le talent de notre invité d’aujourd’hui.
Pour notre nouvelle interview –Dé mó, kat pawol – nous reçevons un artiste hors du commun, qui fait un carton à chaque titre qu’il sort. Vous le connaissez tous, c’est la nouvelle référence dancehall, Kalash.

Kalash, tu as surement répondu à cette sempiternelle question, mais pour l’Or des Iles, pourrais tu nous raconter, comment tu es arrivé à la musique, ou comment la musique est venue à toi ?
J’ai véritablement commencé, il y a un peu moins de 5 ans. Avec quelques potes, on s’amusait à toaster et imiter quelques uns de nos ainés et autres icônes de la musique pop rap et reggae/dancehall. D’ailleurs je pense avoir toujours souhaité évoluer dans le monde de la musique.

Autre question toute aussi indiscrète, pour nos lecteurs qui te découvriraient pour la première fois, d’oú te viens ton nom de scène, kalash et ce flow ?
C’est un ami qui m’a surnommé ainsi; de part le dit « flow » que j’avais surtout à l’époque, qui faisait songer à la fameuse arme de guerre, la kalashnikov.

Question perso, comment es tu dans ta vie perso ? Jet-set bad boy ou pote tranquille ?
Je ne suis ni jet-set, ni bad boy. Simplement je fréquente, travaille et évolue avec toutes sortes de personnes, et ce peu importe leur niveau social ou autre. On me le reproche souvent, mais je reste assez fidèle en amitié, peu importe qui t’es.

Je suis obligé de te poser la question.
La fin d’année 2010, n’a pas été tendre pour toi et tes proches. Pourrais tu en toute simplicité, nous faire part de ton sentiment face à ces affaire qui ont fait les gros titres du net ?

Pour moi, c’est du passé. Une expérience dont on doit tous en tirer des leçons. Une personnalité public doit protéger sa vie privée, car on essaiera toujours de nous impliquer dans les affaires de certains de nos proches, quitte à nous faire du mal.

Quel enseignement en tires tu ?
Comme je viens de te le dire, protéger ma vie privée.

Les réseaux sociaux sont pour toi, à présent, un outil de promo ou une kalashnikov chargée sans cran de sûreté ?
Une chose est sur c’est que je kiff les réseaux sociaux. C’est certainement le seul vrai moyen pour moi d’être en contact direct avec mes fans; surtout sur twitter, où je dis plein de conneries, à tout va. Des fois je me fais remonter les bretelles par mon staff, quand je vais trop loin dans mes délires. Mais, c’est aussi, un excellent moyen de communication gratuit, nous permettant de toucher un max de monde, et dans des temps records.

Tu fais un carton sur la scène dancehall afro-Caraïbéenne, on te surnomme même le roi du dancehall.
Non, à ce niveau là, il n’y a pas d’histoire de roi. Pour moi, au dessus, c’est et se sera Admiral T. Un mec tout simplement complet et à fond dans ce qu’il fait. Vraiment respect pour lui.

Que penses tu de ta notoriété grandissante ? Futur Admiral T ?
S’il y a notoriété grandissante, c’est simplement que le taff se fait. Et c’est dans la logique des choses. Après chacun son rythme et ses ambitions. Moi j’ai faim !!!

Coté scène, j’ai vu que tu étais à Bercy pour la nuit de l’Outre-mer, ça fait quoi une scène aussi grande et autant de spectateurs? comment t’es tu retrouvé sur la programmation de ce mega concert.
A quand une scène au Zenith (Paris) pour un méga show solo ?

J’ai adoré Bercy. En fait, côté grande salle, nous étions resté sur une petite fausse note, lors de la première partie du concert d’Admiral T. fin 2010. J’avais un peu merdé, en arrivant en retard et en loupant les balances. Bref, un passage dont je ne suis pas totalement fière. C’est pour cela que nous étions frais et opé quand le tourneur nous a parlé de Bercy, en enchainant juste avant quelques dates à Bordeaux, Strasbourg et Toulouse. Concernant les concerts Kalash, on y travaille, tkt ça arrive…

Au niveau musical, tu intègre des sonorités d’ailleurs auxquels tu ajoute ton flow (je contrôle ma vie, mama), comme t’es venue cette inspiration ? Pourrais tu inclure dans un de tes prochain titre, des instruments traditionnels (tambou, flute des mornes… ) ou un duo avec un artiste traditionnel (ex : Dédé Saint-Prix)
« Mama » et « Je Contrôle Ma Vie » sont des titres intimistes, que j’aime beaucoup. Ils traduisent exactement ce que je ressentais, au moment où je les ai écris. Pour la musique traditionnelle, j’y songe. Le truc c’est que tout le monde l’a déjà très bien fait, donc un de plus et peut être mal réalisé, j’sais pas..

Penses tu que le dance-hall guadeloupéen (cf antillais) pourrait supplanter le dance-hall US en France?
D’abord je crois en la musique antillaise, même si elle a ses périodes de faiblesses. Mais nos ainés (Kassav, Daddy Harry, Don’Miguel, Janik Mc, etc…), nous ont laissé une porte ouverte, donc je suis très heureux, lorsqu’un titre antillais de Martinique, Guadeloupe ou Guyane, fait un bien meilleurs score qu’un américain ou français. Bien évidement dans le reggae/dancehall il y aura toujours les jamaïcains extrêmement plus rapide que nous, car cela fait partie intégrale de leur culture.

Quel regard porte tu sur l’actualité culturel antillaise ? et sur ton métier ?
Je n’aime pas toujours ce que je vois ou que j’entends. Je suis même aussi très déçu du comportement de certains organisateurs ou bookeurs de spectacle antillais, qui ne respectent pas le quotidien réel des artistes. Ils font de sorte, à ce qu’on nous jette la pierre, alors que les conditions ne sont quasiment jamais respectées. Et c’est pareille pour certains médias censés nous accompagner dans ces aventures, mais qui tournent le dos à certains d’entre nous sous prétexte que ceci ou cela ne correspond pas à de soi-disant critères de programmation.

Dans un registre général, que pourrais tu dire à la jeunesse dans le contexte actuel, chômage, perte de repères et violence ?
Les jeunes de nos jours, fonctionnent avec les moyens mis à leur disposition. Si impossible, ben c’est effectivement la perte de repères et d’ambitions sincères pour s’en sortir. D’où les systèmes d’économies parallèles, violence, etc..

Avant de refermer cette interview, pourrais tu te prêter au Portrait chinois, pour nos lectrices.
Tu connais la règle, elle est simple . Il faut répondre à des questions commençant par « si’ tu étais .. » Le but du jeu n’est pas de répondre ce que l’on aimerait être mais comment nous nous voyons nous mêmes.

Si tu étais un animal péyi, tu serais
Un chien, qui mange, dort et fait son minimum syndical…

Si tu étais un restaurant, tu serais…
Un resto haïtien!!! je kiff de riz djondjon poulet caramel…

Si tu étais un personnage célèbre des Antilles, tu serais..
Kalash. Un type assez sympa que j’ai rencontré…

Si tu étais une œuvre d’art, tu serais…
Une des symphonies de Mozart. ça m’fait penser que Franck mon manageur, m’a dit de regarder le film.

Si tu étais un livre, tu serais…
« Mauvaise Réputation » la biographie complètement loufoque de Joey Starr. Je ne l’ai pas lu, mais on m’a raconté 2, 3 trucs de dingue..

Avant de se quitter, aurais tu un petit mot pour nos lecteurs et nous lâcher deux ou trois news en avant première ?
Ben, un gros bigOp à vous qui nous soutenez, et de bien rester connectés car avec l’équipe on arrive avec de belles surprises d’ici la fin de l’année avant la sortie du 2ème album prévu pour 2012!! KA-BOOOM!!!